Isolés dans les bois

Lëana s'approche de Strangie calmement, il la dévisage fièrement tandis qu'elle fait le tour de son fauteuil et commence à le pousser.
Elle s'adresse alors à lui avec compassion comme elle l'aurait fait avec une vieille personne malade

Mon pauvre Strangie...
Cela doit être si difficile pour vous de toujours vouloir tenir la dragée haute à tout un chacun...
Surtout à votre âge.
Vous avez fait nombreuses choses dont vous ne devez pas être fier.
Que vous regrettez peut-être...

petite hésitation

vous les regretterez bientôt en tout les cas.

Je... suis ici pour vous aider à expulser ce mal en vous.
Une fois fait, nous pourrons alors nous entendre j'en suis cert... j'en garde l'espoir.

Mais il va falloir pour cela reconnaître vos fautes... et vous connaissant cela risquera de prendre du temps...

Elle continue à le pousser et s'éloigne du groupe. Modulant les intonations de sa voix, murmurant ou parlant fort, mais le tout avec une compassion, feinte ou non, il serait difficile de le définir, pour Strangelove.

Une fois de plus, les paroles de Lëana étaient sur le point de faire mourir de rire Strangelove. Mais il réussit à se contenir un minimum et finit par apprécier le petit aparté entre lui et la jeune femme:

Allons Allons Mademoiselle Lëana, ne prenez pas ce ton de religieuse!

Che n'ai pas honte de mein travail, certainement pas. Vous ne pouvez pas vraiment comprendre ce qui s'est passé à Omega pendant que vous rampiez dans le désert. Vous savez, vous n'avez pas arrêté de brandir ma...supposée incompétence. Vous vous êtes portée comme une super héros, celle qui avait nettoyé d'Omega les zombis qui grouillaient, celle qui a chassé le monarque qui avait tué taaaaaaaant d'innocentes personnes.
Entre nous, il faut savoir que 80% des personnes qui pourissaient loin de nos murs étaient des ZOMBIS.
Le reste...hum...che me suis régalé. La première fois que l'on s'intéresse à moi...la première fois que l'on me propose un travail digne de ce nom, la première fois qu'une cheune femme n'a pas peur de moi ou ne se moque pas de ma condition. Oui, l'Acid et moi avons executé quelques crétins, ces imbéciles utiles étaient devenus des imbéciles nuisibles. Che ne vois vraiment pas ce que vous me reprochez. Quand à ne pas prendre les décisions tous ensemble à la scout comme vous les aimez tant, bien que che n'en ai pas encore vu la couleur, c'est par soucis de sécurité que che le fais. Répandre les informations, c'est faire confiance aux gens. Et che ne fais pas confiance à tout ces loustiks, n'oublions pas qu'après l'apocalypse chaque rencontre est un HASARD. Que Dieu bénisse Stauker, ahahahahahahahahahah!

Alors, dit il d'un ton amusé, comment allez vous me purger?

Tout en continuant à pousser le fauteuil, Lëana écoute attentivement ce qu'a à dire le docteur, ils arrivent finalement près d'un léger cours d'eau, un immense saule tiens résidence dans cet endroit idyllique et Lëana stoppe le fauteuil au pied de ce dernier.
Sortant une corde du sac à dos elle la jette par dessus une haute branche et commence à s'assurer de la solidité celle-ci...
Tout en s'executant elle continue à parler à Strangelove, sur le même ton empreint de compassion.

Je crois commencer à te comprendre Strangie. Je pensais être face à un homme ayant perdu la raison. Un sociopathe talentueux à qui l'on aurait confié un pouvoir démesuré...

Tirant un coup sec sur les deux morceaux de la corde elle dit.
Vous n'êtes rien de cela.

S'approchant de l'homme elle s'agenouille comme face à un enfant et lui parle avec tendresse en attachant ses bras à la corde.
Vous n'êtes qu'un pauvre vieil homme dont personne ne s'est jamais occupé... Vous n'avez pas réussi à attirer l'attention sur vous par des moyens louables, votre infirmité vous a contraint à observer les femmes sans jamais vraiment pouvoir les toucher...

Elle contourne alors le fauteuil tout en tirant sur la corde ce qui a pour effet de tendre les bras de l'homme dans les airs, et de légèrement le tirer en arrière, la position est supportable bien que peu confortable.
S'approchant délicatement par derrière elle lui sussurre alors à l'oreille avec sensualité.

Toute cette frustration accumulée...
Mon pauvre ami... Il aurait été si aisé pourtant de vous décharger de ce poids...

Elle tire alors violemment sur la corde, soulevant le docteur d'une vingtaines de centimètres puis enroule la corde autour de l'arbre et attache cette dernière.
Revenant face au docteur qui gesticule tant bien que mal pour trouver appui sur le fauteuil sous lui, mais désormais trop bas, elle met un coup de pied dans ce dernier, le faisant rouler au loin et laissant Strangie en l'air, pendu par les bras, les pieds à quelques centimètres du sol.
La corde mords les chairs, les pieds fauchent l'air et elle lui dit.

Mais vous vous êtes trompés.
Vous avez oublié la première règle que chaque dirigeant devrait suivre:
Vous vous devez d'être au service de ceux que vous dirigez.

Il était pendu par les bras, comme un animal qui allait bientôt passer aux électrochocs, comme une pièce de viande que l'on montre au public, le plus haut possible, pour que chacun puisse faire le tour de celle ci et constater la qualité de l'être vivant présenté. La corde tirait affreusement sur ses poignets, mais aucune plainte ne sortit du gosier de Strangelove. Il agita même les bras pour voir si les liens étaient bien serrés, ce qui râpa encore plus sa peau.

Il souriait toujours, regardant avec insistance Lëana, ne lachant jamais son interlocutrice de l'oeil. Il commencait à ne plus sentir le bout de ses doigts, et il émit un petit ricanement sec à la vision de ses mains inutilisables, que l'on devrait couper et donner aux vautours, charognards du désert.

Vous vous plantez complétement, Mademoiselle Lëana.

Il cria, mais d'un cri conscient, pas de celui que l'on lance sous le coup de l'émotion, de la haine ou de la joie, une phrase lancé tel un poignard qui n'atteint pas sa cible par hasard. Son accent avait d'ailleurs complétement disparu...

Je rêve! Vous pendez un handicapé par les bras, et après c'est le Docteur Strangelove le GRAND MANIAQUE! Et bien non Mademoiselle, je ne suis pas FRUSTRE, j'assume ma CONDITION sans avoir besoin de personne comme vous pour me la rappeler!

Alors arrêtez ce ton, on dirait que vous me plaignez, JE N'EN AI RIEN A FOUTRE de votre fausse COMPASSION MINABLE! Ca vous plait de vous moquer de moi?! Si j'avais été un nain, vous m'auriez pendu par les pieds, en m'insultant de pire façon?!

Et bien non Mademoiselle, n'essayez pas de jouer au PSYCHOLOGUE avec moi, et ne rentrez pas dans votre petit jeu minable! J'ai connu plus de femmes que vous n'avez connu d'hommes, misérable gamine, et je les connait mieux que vous, oh ça oui! Toute ma vie j'ai dirigé des femmes, toute ma vie j'ai eu de la passion et de l'admiration pour elles. Mais vous, vous me débectez, à vouloir mettre sur le feu du sujet mon INFIRMITE! VOUS NE SAVEZ MEME PAS COMMENT J'AI PERDU MES JAMBES! Et après vous venez me faire la morale, alors que vous ne savez rien de moi?!

MAIS C'EST VOUS, LE MONSTRE HUMAIN! VOUS ETES UNE GRANDE MALADE!

Qu'allez vous...qu'allez vous faire maintenant? Sortir le fouet?!

Cette phrase n'était dans l'esprit de Strangelove pas le moins du monde anodine. Mais un acteur, ou même un réalisateur n'aurait pas pu remarquer la supercherie de ce ton, tellement la scène était bien joué.

Lëana grimacait tandis que Strangie hurlait à tout va. Elle détestait les cris, elle détestait les gens qui hurlent pour se faire entendre.
D'après son expérience, lorsque quelqu'un crie pour prendre le dessus dans une conversation, c'est qu'il ne contrôle plus la situation.
Regardant le vieil homme pendu par les bras, rouge écarlate en train de s'égosiller elle se dit qu'elle avait raison.

Vous êtes pathétique.
Je tentais tant bien que mal de vous trouver quelques circonstances atténuantes. Il n'y a plus rien à faire à ce que je vois.

Pourquoi vous avez perdu vos jambes... ne m'intéresse pas le moins du monde.
Ce qui m'interesse par contre c'est de vous entendre parler sans le moindre accent, sans la moindre difficulté pour trouver l'intonation correcte.
Vous avez réussi à pousser le vice jusqu'au bout...

Elle s'était mise à genou tout en parlant et fouillait dans son sac pour prendre un objet, elle avait sorti le fouet sous la demande implicite de Strangie, puis une autre idée lui est venue en tête.
Elle sortit un long couteau de cuisine puis enchaîna sur un ton neutre.

Nous allons devoir commencer notre première séance de purge, sachez que je ne prends aucun plaisir à faire cela, mais il faut bien que quelqu'un s'occupe de ce genre de chose.

Elle manipule alors le couteau avec délicatesse et agilité sous le nez de Strangie.
De part le passé, il paraît que la position dans laquelle vous vous trouvez entrainait troubles respiratoires, suffoquements puis morts par asphyxie...
Ne vous en faîtes pas, cela prends plusieurs dizaines de minutes nous en auront fini bien avant.

Ma regrettée Alice m'a appris de nombreuse chose avant de s'en aller...
Elle me manque vous savez. C'est la seule qui m'ait jamais vraiment compris.
Elle... avait mise au point des pratiques amusantes.

S'approchant de Strangie elle lui défait les boutons de sa chemise et passe la lame sur son torse doucement.

Vous l'auriez apprécié je pense, elle aussi avait... était folle. Mais sa folie était si pure que l'on ne pouvait que l'aimer...
J'ai essayé de la soigner vous savez.

Au moment où elle dis cela une longue entaille superficielle est appliquée sur le flanc de Strangie.
Le vieil homme impassible face à la douleur ne peut s'empecher de froncer légèrement les sourcils... il reprends tant bien que mal son attitude.

Je vais vous soigner vous aussi...

Elle s'en retourne et sors de son sac un dernier outil, un long bandeau noir, avec lequel elle cache les yeux du vieil homme.
Sans un mot elle le déshabille complètement, nu comme un vers et pendu par les pied un petit ricanement se fait entendre quand la lame glacée vient se poser soudainement sur les testicules du docteur...

Strangelove n'avait pas bronché pendant le manège de Lëana. Il se contentait de l'écouter et de regarder ces faits et gestes. Désormais, elle n'avait plus vraiment l'allure d'une humaniste, et ce genre de scènes, qui ne lui étaient pas étrangères, lui laissa juste un petit sourire en coin sur son visage. Aucune marque de peur, de souffrance, de haine. Son visage n'était plus haineux, et il se laissa faire sans le moindre tapage.

Etrangement, il avait attendu ce moment depuis des lustres. Ses petites infirmières et leurs jeux érotiques lui manquaient terriblement. Mais son sexe resta mou alors qu'elle le déshabillait et jouait sadiquement avec son couteau. Aucun désir, aucune pulsion sexuelle ne s'empara de lui. Cette relation de maitre à esclave le fatiguait, car il pensait au fond de lui qu'elle manquait cruellement d'originalité. La jeune femme allait trop vite à son gout, et, pendant que le couteau lui chatouillait les testicules, il lança d'une voix un peu mélancolique, comme s'il était véritablement blasé:

Pendaison palestinienne. Hum...je me demande bien où vous avez bien pu apprendre ce genre de technique. Mais je voudrais revenir à vos quelques paroles: l'asphixie, je n'en ai que faire. Dieu merci, cela m'épargnera d'entendre votre voix de catin mal baisée. Ce qui pourrait m'apporter le plus de frayeur, même si ce n'est pas vraiment le mot, c'est que vous m'apportiez de sérieux ennuis au niveau des épaules. Je n'ai déja plus mes jambes, et vous ne voulez pas d'un jambon incapable pour vous accompagnez, ahahahahah, pas vrai?!

La main gantée se mit soudain à faire craquer ses doigts, et, tout de suite après cette étrange tic, il sussura, dans cette même langue dénuée d'accent:

Je vous suis tout de même reconnaissant pour...l'attention que vous me portez. Ce n'est pas que vos jeux érotique pour les maternelles m'ennuient...mais je dois vous avouer que...les rousses ne sont pas trop mon genre...

Elle resta quelques secondes interloqués. Le vieil homme en avait dans le calecon on pouvait le dire... Elle sorti de sa stupéfaction par un petit rire forcé puis lui dit.

Et bien, et bien et bien...
Mon bon Strangie, tu es un vieillard plein de ressource.
Pendu par les bras, nu, un foulard sur les yeux, en pleine foret, avec un couteau sur les c.. testicules tenu par celle qui vient de te chasser de ta ville et de te faire prisonnier.......
J'en connais beaucoup qui se seraient déjà mis à hurler pour la moitié de tout cela...
Elle tire alors le foulard en arrière décidant de mettre une pause dans son jeu et alla s'asseoir un peu plus loin face à Strangie après avoir récupéré son sac dans le fauteuil.

Je pense qu'il va falloir revoir mes pratiques avec toi...
Récupérant le paquet de cigarette qui tirait tristement sur sa fin, elle en sortit une et l'alluma en le regardant dans les yeux.

Alors, Strangie le Mauvais Garçon, raconte moi d'où viens cette double voix, je suis curieuse de comprendre...

Elle souffla une fumée dense et opaque qui ne tarda pas à se dissiper dans l'air lourd de la scène.

Les articulations des épaules commencaient sérieusement à le faire souffrir, mais Strangie ne montrait pas le moins du monde sa douleur. Certes, il jouait avec sa machoire, la faisait grincer, la bougeait de droite à gauche mais aucun son de terreur ou de douleur ne sortait de sa bouche. Sa face commençait à devenir pourpre et des gouttes de sueur perlaient sur son front et ses joues. Elles pénétraient même dans ses yeux, l'aveuglant partiellement, ce qui était terriblement désagréable du fait de l'impossibilité d'utiliser ses bras.

Malgré tout ces petits désagréments, sa voix, en réponse à l'interrogation de la jeune insolente, demeura froide et sévère, accompagnée de cette pointe d'ironie qui lui plaisait tant.

Quand on connait la vie que j'ai eu avant la Bombe, ou l'apocalypse si vous préférez, on peut aisément se jouer des autres. J'aime cet accent, natal, disons, et jusque là il m'a permis de sauver ma peau à plusieurs reprises. Mais avec vous, je n'en ai pas besoin, ou non, je n'en ai plus besoin.
Instinct de survie, voyez...

Mais je n'en dirai pas plus, car je ne vois pas la necessité de ...herf... de raconter ma vie à une tortionnaire.

Strangie ne gémissait pas. Les liens bien serrés et l'embonpoint du vieillard devait cisailler ses poignets et maltraiter ses épaules affaiblies. Néanmoins seules quelques grimaces étaient visible sur son visage.
Il la provoquait sans cesse.
Il voulait la pousser à bout... il avait envie d'avoir mal... il aimait souffrir.
D'aussi loin qu'elle s'en souvint il avait toujours été couvert de bleues, ecchymoses et plaies suintantes.
Cet homme était un véritable masochiste, elle n'en avait encore jamais rencontrer de tel jusqu'alors...

Alice aimait bien avoir mal, un peu, mais cet homme... cet homme recherchait la douleur plus que tout.

Coupant dans ses pensées elle observa quelques instants le paquet de cigarettes du vieillard...
Une joli demoiselle dansante sur un fond bleuté, le paquet était abimé mais on pouvait encore lire: Gitane Sans Filtre.
Le triste contenu ne permettrait pas à strangie de tenir très longtemps avec... Et puis si loin de la serre d'Omega, difficile de se procurer les plantes adéquat pour peu qu'il y en ait eu.
Elle tira une nouvelle bouffée sur la cigarette, le goût l'écoeura mais elle ne laissa rien paraître.
Elle n'avait jamais apprécié le tabac... trop de mauvais souvenir y était attaché.
Néanmoins elle en tira une grande bouffée tout en clignant des yeux et observa amusée la réaction du doctor.
Puis soufflant sur son visage une épaisse volute de fumée elle lui dit:

Tortionnaire... les mots sont exagérés pour quelqu'un qui vous fait du bien vous ne trouvez pas?

Elle se tenait devant lui, une main sur sa hanche qui serrait son fouet, une autre tenant la cigarette qu'elle portait délicatement à sa bouche.

Je sais que vous aimez cette situation espèce de vieux pervers.

sourire et nouvelle bouffée.

Nous sommes nu l'un en face de l'autre... surtout vous à vrai dire.
Soyons honnête voulez-vous.
Vous me permettez enfin de sortir la frustration accumulée à Omega et vous prenez plaisir à cela...

Maintenant que nous sommes... comment dire... intimes.
Vous pouvez me raconter votre vie.

La situation était grotesque. La fumée venait titiller ses yeux luisants. Rougis, ils lachèrent quelques larmes, clignant convulsivement leurs paupières protectrices.

Mais, plus qu'un problème optique physique, c'était la douleur de ne pas tirer une seule fois sur cette cigarette devant son nez qui tiraillait l'homme en son fort intérieur.

Sur une voix très neutre, comme si la situation n'avait plus d'importance, il enchaina, les yeux roulant entre le regard de Lëana et l'objet bourré de nicotine qu'elle tenait entre ses mains:

Vous savez, je n'ai pas beaucoup de plaisir quand je suis la victime. Attention, n'allez pas croire que le masochisme ne m'attire pas, j'aime juste quand il est bien fait. Herf... C'est purement subjectif, croyez moi, mais si vous me donniez autant de plaisir que vous l'énoncez, mon sexe arriverait raide jusqu'à votre nombril. Constatez que pour l'instant, c'est le calme plat, la mer d'huile, bref, votre petit jeux me donnent presque moins de jouissance que la vue d'un troupeau qui broute de l'herbe. J'espère que vous ne prenez pas ça mal, j'en serai fort marri, croyez moi.

Herm...hum... *souffle*

Bien...cette histoire d'accent n'a pas tellement d'importance d'ailleurs, et je ne vois pas pourquoi vous attacheriez plus d'importance à ce fait qu'à mes jambes inutilisables. Tans pis, vous voulez de la vie, je vous en...kof kof...en donne.

Je vais vous confier un secret. Je ne suis pas réellement paraplégique. Vous allez me rire au nez, mais depuis que je ne peux plus utiliser mes jambes, il m'est arrivé bien des surprises. Hum...arf... C'est en prenant de l'alcool et des psychotropes que parfois, j'arrive à me tenir debout. Marcher est déja plus ardu. Je n'ai que de vagues souvenirs embrouillés de ce genre de miracle, herf... mais le fait est là. Jamais je n'ai pu expliquer cela.
A propos du sexe, puisque je pense que vous aimez ça, comme tout être humain normalement constitué, c'est une autre histoire, la science m'a aidé, et laquelle! La mienne! Quand vous êtes l'un des meilleurs scientifiques de la Terre et que vous ne pouvez pas bander, vous passez pour un con, assurément. Herm... Je n'ai même plus besoin de médicaments, avec ce que j'ai mis là dedans *regarde son bas ventre avec difficulté* pour pallier à cette frustration. Et diable que c'est rigolo, que de faire l'amour sur un fauteuil, sans le moindre problème.

Quand à... *sa main craque encore étrangement* herm... quand à ma *elle renouvelle l'affaire plus bruyament encore*cette...enfin ce...cet accent! Et bien...l'expérience, mon poussin, l'expérience. Voyages d'affaires, patients aux multiples nationalités, plans à déchiffrer, collègues étrangers, bref, ma vie a toujours été bien rempli et ce n'est pas parcqu'on est un homme de science que l'on ne peut pas être un homme de lettre. Je trouve l'accent germanique rigolo, il me rappelle...ma mère, et bref, herf... maintenant, je ressemble à une andouille pendu dans une charcuterie, à l'époque post-nucléaire, dans une forêt presque sans vie.

Maintenant, je peux vous conter mes aventures avec mes petites infirmières, les tortures de prisonniers de guerre, vous lire des passages de livre, que sais je encore, mais j'aimerai être détaché...ou pouvoir fumer le reste de la...de la cigarette.

Lëana s'était tu pendant l'exposé du vieillard, il lui racontait des choses qu'elle ne connaissait pas, des histoires qu'elle n'avait plus entendu depuis des lustres à propos d'une sois-disant société qu'elle n'avait jamais connu.
Une société capable de faire voler ses citoyens à travers le monde d'après ce qu'il disait... une société de scientifique... Une société qui avait conduit le monde a l'état dans lequel il se trouvait actuellement.

L'espace d'un instant elle pensa aux anarchistes d'Arkham et entraperçu leurs idéaux sous un autre angle en voyant ce méprisable individu dans cette facheuse posture juste devant elle. Elle crut comprendre pourquoi ils refusaient que ce genre d'individu ne ressurgisse...
Elle chassa aussitôt ces pensées.

Continuant à tirer sur la cigarette avec calme elle dit

"L'un des meilleurs scientifiques de la Terre...", sérieusement..?
Elle croyait Strangie mais en le voyant ainsi pendu par les bras, nu et haletant dans cette foret sans nom, cela paraissait irréel.

Vous êtes tombés bien bas.

D'un coup de couteau elle tranche alors les liens qui retienne Strangie a son arbre et le laisse s'affaler au sol, son corps brisé étendu à ses pieds, elle a envie de vomir.

Vous avez raison sur un point Strangelove.
Tout d'abord mes pratiques d'interrogatoire sont... vraiment à revoir mais que voulez-vous, on ne s'improvise pas bourreau.

Elle tire alors une ultime fois sur la cigarette et la jette au sol près de Strangelove, elle attends quelques instants qu'il regarde l'objet de sa convoitise avant de l'écraser du talon de ses bottes.

Puis s'accroupissant elle penche la tête sur le côté pour regarder le vieillard affalé dans sa boue

A moi de vous raconter une part de ma vie mon petit Strangie.

Je n'ai pas connu le monde dont vous parlez. Je suis née comme la plupart des personnes d'aujourd'hui dans un... appelons cela un bunker.
Le mien n'avait rien de ce que les anciens... comme vous... appelez bunker, il s'agissait plutôt d'un quartier... de luxe.
Une sorte d'abri de protection High tech où l'on a pourvu à nos besoins matériel depuis notre enfance. Très organisé...je pense que vous auriez apprécié le fonctionnement... les enfants étaient retirés à leur parent dès la naissance et placés en unités de conditionnement.
Là ils grandissaient sous l'égide d'un...
elle accroche alors sur ce mot avec dégout
une sorte de mentor, qui était chargé de mener à terme l'évolution de toute une... unité de reproduction.
Néanmoins les règles étaient strictes et le niveau général d'éducation devait être maintenu.
J'ai ainsi eu un enseignement complet et l'on m'a de nombreuses fois compter le monde tel qu'il était avant.

Quand j'eus 12 ans, on me mena pour la première fois dans une chambre très éclairée, me fut alors présenté un vieil homme, apparemment une éminence pour l'abri où je me situais... et dont... les gènes étaient...devait être....
respire un grand coup et dicte alors machinalement comme une leçon apprise par coeur il y a longtemps

"Le potentiel génétique doit être conservé et mis à profit afin de permettre un retour à la civilisation."

C'est ainsi que je découvris ce que vous venez de nommer le sexe.
Je revins alors régulièrement chez ce vieillard...
en disant cela elle saisit enfin le dégoût et la crainte étrange que lui inspirait Strangie depuis qu'elle l'avait rencontré, et sur son visage apparut une moue d'écoeurement

Etant de physique avantageux, je devins vite une sorte de favorite. Malheureusement pour moi je ne pu me réfugier à aucun moment dans une sorte de grossesse qui m'aurait mis à l'écart des pratiques perverses du vieillard.
Devant mon incapacité, certainement liée à une stérilité, à engendrer une quelconque descendance je devins l'exutoire de tous les penchants pervers de cet homme.
Jusqu'à mes 16 ans je connu sous son égide et ... sous celles de ses connaissances les plus proches une perversion que même votre misérable petit cerveau atrophié d'infirme impuissant ne pourrait soupçonner.

A 16 ans étant donné mon... handicap, je fus envoyé dans une autre section destinée a perfectionner mon enseignement en vue d'une future mission de reconnaissance.... mais ceci importe peu.

Elle n'avait pas bouger d'à côté du vieillard pendant tout ce temps, elle avait tenté de contenir sa voix et les trémolo qui auraient pu la secouer à divers moments et elle prit soudain une grande inspiration.

Je n'ai jamais eu réparation pour ce que m'a fait subir cet immonde individu. Pire, on m'a fait croire pendant tout ce temps que ces pratiques étaient normales et justifiées... Elle serra fort son fouet à ce moment là, à tel point que ces doigts blanchirent sous la pression.
Elle prit alors une voix glaciale

Estime toi heureux que le minuscule appendice qui pendouille péniblement dans ton entrejambe n'ait pas donné signe de vie pendant notre petite discussion et assures-toi qu'il reste amorphe quand tu es à me côtés.
Elle se met alors à hurler.
OU JE TE COUPE LES COUILLES!

Elle se relève alors et fais quelques pas en arrière pour profiter de la scène.
Mais aujourd'hui tu m'offres une sorte de vengeance, te voir ainsi, nu dans la boue à ramper avec la vermine, à ma merci. Ton corps flasque est brisé à mes pieds...
Aujourd'hui est une bonne journée.
Et toutes celles ou tu seras à mes côtés à chaque fois que tu tenteras par ta fourberie de blesser mon amour propre ou de dénigrer ma cause. A chaque fois que tu croiras avoir le dessus...
Je te reverrai tel le ver que tu es te traînant dans la fange pour survivre, espérant mourir mais ne le pouvant pas, voulant vivre mais sans réél but que celui que je déciderai pour toi.

Ne l'oublie pas Stangie.
Elle allume alors une cigarette et tire violemment dessus, la fraise incandescente reflétant un rouge lugubre sur son visage et donnant des reflets cuivre sur ses cheveux.

JE décide de ta vie car TU es mon prisonnier.